République démocratique du Congo
Quelle que soit l’issue de ce processus électoral, censé marquer la toute première passation pacifique de pouvoir en RDC, le président de la commission électorale, Corneille Nangaa entrera forcément dans l’histoire. Mais, par quelle porte ?
Le 6 janvier, c’est dans quelque 48 heures. C’est ce dimanche que la commission électorale nationale indépendante (CENI) de RDC publiera les résultats de la présidentielle du 30 décembre dernier.
À mesure qu’approche cette date, l’adrénaline monte déjà dans tous les esprits. S’il dit « gérer, les passions politiques, Corneille Nangaa, président de la CENI semble lui aussi vulnérable à la tentation de la pression. « Arrêtez de nous intimider, arrêtez d’essayer d’influencer la décision de la Céni », a lancé ce jeudi, M. Nangaa.
« Dis-moi ce qui se passe pour que je te dise ce que tu ressens », ironise un habitant de la commune de Limete à Kinshasa. Ce qui se passe, c’est d’abord cette sorte de mise en garde adressée mercredi dernier par l’UA. « La mission d’observateurs de l’UA souhaite fortement que les résultats qui seront proclamés soient conformes au vote du peuple congolais », avait déclaré mercredi la Mission d’observation électorale de l’Union africaine (MOEUA), conduite par l’ancien président par intérim du Mali, Dioncounda Traoré.
Et si les hommes de Dieu sont souvent enclins à la tolérance et au pardon, ils savent se montrer eux aussi rigoureux. Ce jeudi, la conférence épiscopale congolaise (CENCO) a affirmé connaître le nom du vainqueur de cette élection, tout en demandant à la CENI de se conformer à « la vérité et la justice ». Comme qui dirait : pas question de lire autre chose que ce qui est écrit dans les procès-verbaux.
Au-delà de ces pressions, ce processus électoral est aussi l’affaire de Corneille Nangaa. Lui qui entrerait dans l’histoire comme celui qui, après avoir supervisé trois reports (2016, 2017 et 23 décembre 2018), aura finalement organisé une élection censée marquer la première alternance pacifique dans l’histoire de la RDC.
Mais, dépositaire d’une gouvernance électorale sujette à moult critiques de la part des observateurs et des institutions internationales, l‘économiste natif du Haut Uélé (nord-est) de RDC, pourrait aussi devenir l’homme qui aura grandement ouvert une boîte de Pandore kinoise contenant déjà depuis des lustres une crise politique parmi les plus graves d’Afrique.
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